Bonheur volé

L’avoir au creux de mes bras
Toute lovée contre moi
Et ne sentir que son petit cœur qui bat.

Des moments volés
Des moments partagés
Qui font oublier les difficultés.

Redécouvrir cette joie
Sentir ses petits doigts
Attraper ma main
Et la placer sur elle pour un câlin.

Être papa c’est aussi cela
Oublier tout ce qui ne va pas
Avec un moment simple, comme celui-là.

Franck Thilliez – 1991

Dans ce Thriller, Franck Thilliez nous ramène dans les années 1990. Années de mon enfance dont je garde de bons souvenirs, à une époque où le monde était bien loin de ce qu’il est aujourd’hui. Un retour quelques décennies en arrière qui m’apporte un peu de nostalgie. Chacun sa madeleine de Proust.

C’est donc en 1991 que le cadavre de Delphine Escremieu est découvert, les parties génitales ainsi que la poitrine brûlées, la tête couverte par un sac sur lequel un visage est dessiné, dans sa résidence secondaire où l’artiste laissait exprimer sa créativité. C’est au travers du livre « Les fleurs du mal » que le meurtrier a amené Franck Sharko, nouveau au 36 Quai des Orfèvres, sur la scène du crime.

De fil en aiguille, au terme d’une enquête guidée par le meurtrier lui-même, emmenant les enquêteurs du 36 où bon lui semble, l’auteur a su mettre en avant la complexité du cerveau humain, et ce dont il est capable de faire pour se protéger, ou en réaction à un traumatisme comme la vie sait en offrir.

Il nous est ici offert un thriller haletant qui donne envie d’être lu très vite tant l’intrigue est prenante. Du Thilliez comme je l’aime, qui ne laisse pas de répit au lecteur, allant de nouveauté en nouveauté. Et petit plus à celui-ci qui traite de certains aspects neuropsychologiques, ainsi que de l’histoire de cette science. Sujet qui m’intéresse « un petit peu ».

Bien-être et méditation

Je me suis souvent demandé pourquoi la méditation serait bénéfique pour tout le monde. Comment faire pour ne faire remonter que du positif ? Ça ne se passe en effet pas obligatoirement ainsi, et nous avons tendance à trop l’oublier.

Le temps revient dans cet article sur les effets secondaires de la méditation de pleine conscience, trop souvent négligés : L’engouement pour la méditation néglige ses effets secondaires

Un fargeat du sud

Chaque année, un bulletin du village est publié et laisse place à la plume de qui veut s’exprimer. Souvent, ce sont les membres des associations, le maire et quelques mêmes personnes qui l’alimentent en parlant de ce que la commune a vécu au cours de l’année. Mais le COVID a mis un frein à la vie du village, et les sujets ont été plus variés, plus libres. C’est ainsi que je me suis retrouvé à devoir composer ceci :

N’ayant pas de sujet réellement choisi
Tandis qu’à un brasseur nous faisions bel honneur,
Sébastien entre deux gorgées m’a alors dit :
« Cette fois-ci je te fais une belle fleur,
Sur une page entière je te donne la main,
Parle-nous, Benjamin, du sujet de ton choix. »

Ade, tel un poulpe aimant voir souffrir sa proie,
Me mit au défi d’écrire en alexandrins.
« Rimes continues, plates, croisées ou mêlées,
Chacun de tes vers devra faire douze pieds. »

Et si vous ne comptez pas toujours douze pieds,
Pensez à la façon dont ils sont prononcés.
Pour moi qui prononce chacune des lettres,
Dites-vous qu’un « e » a toujours raison d’être.

C’est alors que j’ai dû commencer à creuser
Pour dénicher quelque chose à vous raconter.
Pourquoi pas l’histoire d’un p’tit gars du sud-ouest
Arrivé par un bel après-midi de juin
Dans ce qui pour lui, simple jeune Lauzertin
Paraissait étranger, lointain : le grand Nord-Est.

Fraîchement arrivé en ville de Mâcon,
Ignorant tout de la vie et des traditions,
De mon immeuble je suis descendu m’asseoir
Simplement sur un des tabourets au comptoir
Avec pour intention de pouvoir discuter.
Les regards qui sur moi furent alors posés
M’ont fait comprendre que ça n’allait pas passer.

Ont suivi les difficultés linguistiques.
Il est vrai qu’avec un accent aussi chantant
Et un débit de parole aussi important,
J’étais loin de vos habitudes acoustiques.
Si bien qu’un jour pendant un oral scolaire,
Un prof’ m’a soufflé d’arrêter de faire le con
Ou de me sanctionner pour me faire taire.
Il n’y avait pourtant aucune solution.
Mon accent fait partie de mon identité
Et mon épouse est une interprète douée.

Parmi les différences entre ces deux régions
Une des grandes surprises fut les fourgons,
Qui lorsqu’ils sont stationnés au bord des routes
Contrairement aux pratiques de ma région,
Ne sont certainement pas ceux d’agriculteurs
Mais de personnes sûrement en plein labeur.
Je l’ai appris à mes dépends un beau matin
Quand je vis cette dame en panne en chemin.
Serviable, j’ai voulu m’arrêter pour aider.
Voyant que la voiture allait à merveille,
J’ai réalisé quelque chose de peu banal :
Ici, ça ne se fait pas au bord du canal.
Je suis alors reparti sans plus de zèle.

Prenons aussi un temps pour parler du « Y »
Que vous utilisez comme bon remplaçant
Du complément d’objet direct ou indirect.
Adopté par mes filles bien évidemment,
Voici encore une de nos différences
Qui me cause chaque jour bien des souffrances.
Et ne parlons pas de vos pains au chocolat
Qui sont en vérité des chocolatines.
Mais bien entendu je ne vous en voudrai pas
De persister dans cette guerre enfantine,
Bien qu’au fond vous sachiez que nous avons raison.

Bien entendu, j’ai beau sourire et me moquer,
De tous les coins de France où j’aurais pu aller
Fargeates, Fargeats, je veux que vous le sachiez
Je suis ravi d’être dans ce village où,
Peu importe vos origines ou votre âge
En nous réservant cet accueil très chaleureux
Vous nous avez permis de nous sentir chez nous
Et ce n’est pas ici qu’une simple image…