Mastodon : La solution ?

Le rachat de Twitter par Elon Musk fait couler beaucoup d’encre. Enfin… Use énormément de claviers. Les utilisateurs s’inquiètent des dérives que peut impliquer l’arrivée à la tête d’un aussi gros réseau social d’un soutien de l’extrême-droite, et migrent vers Mastodon.

La vie privée remise en cause

La prise de conscience massive concernant ce sujet est une excellent effet de bord amené par cette nouvelle, et je ne me plaindrai pas de voir des internautes se soucier de leur vie privée. Malgré tout, celle-ci se fait (encore une fois) sous le coup de l’émotion suite à une annonce spécifique. Mais qu’en restera-t-il ?

Ces utilisateurs se soucient-ils de leur vie privée sur le reste d’Internet et des effets de bulle amenés par les algorithmes des différents réseaux sociaux ? S’inquiètent-ils de ce qu’il s’est passé avant l’arrivée de Musk ? Twitter, comme Facebook, peut-il restaurer les messages supprimés ?

Je ne remets pas du tout en cause la légitimité de cette inquiétude, bien au contraire.

Cependant, encore une fois, Mastodon et plus généralement le fediverse se retrouve au devant de la scène avec un exode « massif » des utilisateurs vers ce réseau social fédéré. Idéalisé, ce modèle dit alternatif se voit souvent attribuer une image bien plus belle que la réalité.

La fédération, comment ça marche ?

De nombreux articles détaillent très bien le fonctionnement des différents outils qui composent le fediverse. Je ne vais donc pas m’étendre sur le sujet.

Pour faire simple, il s’agit de plusieurs serveurs (instances) hébergés par des particuliers (comme moi), des associations (LQDN, Framasoft, …), des institutions (Etalab) ou des entreprises. Ces serveurs sont interconnectés et communiquent entre eux avec le même langage (ActivityPub), ce qui permet à une personne disposant d’un compte sur une instance d’échanger avec une personne qui dispose d’un compte sur une autre instance.

Voilà pour l’idée générale, mais…

Qu’en est-il de la vie privée et de la liberté d’expression ?

Puisqu’il s’agit bien là des deux principaux sujets qui font quitter Twitter pour cette « Grande migration », penchons-nous sur tout cela en détail.

Liberté d’expression

La liberté d’expression, ce n’est pas être autorisé à dire tout ce qu’on veut en se cachant derrière cet argument.

La liberté d’expression permet à chacune et chacun d’exprimer ses opinions librement, sans être puni pour cela. Toutefois, les contenus sont encadrés par la loi sont bien entendus interdits sur le fediverse.

Il revient donc à chaque administrateur de serveur de garder un œil sur ce qu’il se passe. Il doit répondre de façon adaptée à tout signalement qui peut être reçu de la part d’un compte. Ici se montre une première difficulté : Comment définir, sans être fin connaisseur de la loi, si un contenu est légal ou ne l’est pas ? Certains le sont de façon très évidente, d’autres beaucoup moins. Et nous devons déjà procéder à un premier arbitrage en prenant des pincettes.

Nous devons également être capables de répondre à une requête judiciaire, en gardant les logs de connexion sur une certaine durée. Il me semble que c’est un an, et c’est ce que je fais pour tous mes services. Là encore, je n’ai pas réussi à trouver l’information exacte. Si vous l’avez, je suis preneur.

Vous ne devez donc pas considérer que tout peut être dit en toute tranquillité. Vous ne pouvez pas non plus penser que les biais de Twitter n’y seront pas présents. Seul l’effet de bulle auquel les algorithmes vous contraignent n’est pas présent. Quoi que…

Vie privée

On s’attaque ici au second sujet qui inquiète les utilisateurs et utilisatrices de Twitter : la vie privée. En effet, on a pu voir fleurir beaucoup de tweets qui disaient : Sachez qu’Elon Musk peut lire vos messages privés. Oui, et ?

C’était déjà possible avant, ça l’est toujours. Seul le dirigeant de l’entreprise a changé.

Mais qu’en est-il sur le fediverse ? Êtes-vous davantage protégés ?

Pour répondre à cette question sans aller espionner mes utilisateurs, j’ai demandé à mon cobaye valere de m’envoyer un DM pour cet article.

Ensuite, pour faire ma recherche, je me suis basé sur l’identifiant du message qui apparaît à la fin de l’URL de ce dernier. Ce choix a été fait par facilité pour ne pas complexifier la partie technique. Une rapide requête directement en base de données me permet donc d’afficher les informations de ce message :

mastodon=# \x
Expanded display is on.
mastodon=# select * from statuses where id=109257510679454696;
-[ RECORD 1 ]----------------+----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
id                           | 109257510679454696
uri                          | https://hostux.social/users/valere/statuses/109257510656373246
text                         | <p><span class="h-card"><a href="https://social.zdx.fr/@xakan" class="u-url mention">@<span>xakan</span></a></span> Ceci est un message super privé !</p>
created_at                   | 2022-10-30 13:41:48
updated_at                   | 2022-10-30 13:41:48.953448
in_reply_to_id               |
reblog_of_id                 |
url                          | https://hostux.social/@valere/109257510656373246
sensitive                    | f
visibility                   | 3
spoiler_text                 |
reply                        | f
language                     | en
conversation_id              | 1404791
local                        | f
account_id                   | 136
application_id               |
in_reply_to_account_id       |
poll_id                      |
deleted_at                   |
edited_at                    |
trendable                    |
ordered_media_attachment_ids |

Ici, nous obtenons donc rapidement l’expéditeur, la visibilité du message (3 étant un message privé), ainsi que le message en clair. J’ai donc, théoriquement, accès à tous les échanges privés qu’échangent les utilisateurs de mon instance. Je peux alors, si je le souhaite, tout lire. Strictement tout.

Certains pensent qu’il y a un système de clés, que le message est chiffré : ce n’est pas le cas.

De la même façon, je peux rapidement savoir combien de messages privés ont été échangés sur mon instance. Au moment où j’écris ces ligne, il y en a 2114.

mastodon=# select COUNT(*) from statuses where visibility=3;
-[ RECORD 1 ]
count | 2114

Pour être très clair : j’ai accès aux publications non publiques (réservées aux abonnés) dès lors qu’elles parviennent à mon instance. Et ce, même si je ne suis pas abonné aux comptes concernés. Il me suffit d’utiliser pour ça la valeur 2 au lieu de 3 pour la visibilité.

Et donc ?

J’ai la chance d’avoir des utilisateurs qui me font confiance. Je les ai toutes et tous interrogés sur le sujet, et les réponses ont jusque là toutes été positives. Mes utilisateurs ont assez confiance en moi pour savoir que je ne fais rien de toutes ces données.

Mais qu’en sera-t-il si un administrateur décide d’aller fouiner ? Quelle protection aurez-vous ? Aucune. Strictement aucune.

La vie privée sur Mastodon n’existe pas davantage qu’ailleurs, et le pouet d’Aral le dit parfaitement. Il en est de même pour l’anonymat. Rappelons-le, il s’agit de pseudonymat uniquement !

Utilisez l’outil que vous voulez, mais faites-le en connaissance de cause.

Bonus

Il y a encore deux trois points sur lesquels j’aimerais insister suite à ce petit billet.

Mastodon et le fediverse en général n’offrent pas plus de vie privée que Twitter. Si vous ne voulez pas qu’un contenu puisse vous nuire, ne le publiez pas. Privé ou non. Ne postez, ne dites que ce que vous êtes prêts à assumer si ça venait à fuiter.

Il existe également des risques de sécurité : nous avons tous des niveaux différents en ce qui concerne la sécurité. Les serveurs disposent obligatoirement de niveaux de sécurité différents. Une intrusion n’est pas à exclure, et nous ne la détecterons pas forcément.

Les bulles existent également, tout comme dans la vie hors d’Internet. Les instances sont souvent à thème. Les communautés, quelles qu’elles soient, existent aussi, et des personnes dangereuses sont également présentes sur ce réseau. Ces bulles ne sont juste pas créées par un algorithme.

Nous ne sommes pas à l’abri de l’arrivée de personnes comme Elon Musk sur ce réseau. Nous ne sommes pas non plus à l’abri de l’arrivée de publicitaires, et de personnes mal intentionnées.

Pour conclure le bonus de la conclusion d’un billet déjà trop long, je dirais simplement : Réfléchissez à tout ce que vous postez, ne le faites que si vous êtes certain de pouvoir l’assumer ensuite. Et surtout, ne pensez pas que c’est un eldorado. Les mêmes travers sont présents, et le seront davantage si le réseau grandit.

Pour le reste, le meilleur outil est celui qui nous convient, mais faites attention à vous 😉

Psychologie du travail et redflags

Dans un thread Twitter, Cyrielle Richard, autrice du livre « Les petites histoires de la psychiatrie », nous livre toute une liste de signaux qui doivent nous alerter lors des entretiens d’embauche.

Vous pouvez retrouver ce thread à partir du tweet ci-dessous :

Pour celles et ceux qui n’ont pas de compte Twitter, vous trouverez l’intégralité du thread ci-dessous. Un paragraphe correspond à un tweet


On va parler un peu psy du travail et surtour des #redflags lors des entretiens d’embauche. J’ai été tour à tour dans la position de la candidate et dans celle de l’employeure. Je vous ai fait une compilation de ce que j’ai pu repérer. N’hésitez pas à compléter

On va définir le #redflag,  ce sont tous les indices et les signes avant-coureurs indiquant le caractère dysfonctionnel de l’organisation de travail ou du lieu où vous postuler. Ces signaux sont souvent assez subtils et c’est surtout au niveau de l’intuition que ça se joue

Un truc que je dis souvent est: nous sommes des animaux. Si notre instinct nous dit de fuir, c’est qu’il a ses raisons. Souvent, on se reproche après coup de ne pas l’avoir écouté. Rappelez vous qu’un entretien c’est la rencontre de 2 personnes. Le recruteur vous évalue mais vous

L’évaluez aussi. Si vous vous dites qu’il y a anguille sous roche, c’est que c’est très probablement le cas. Sur ce, c’est parti pour les #redflags ! 1. Le recruteur pose des questions sur vos origines/genre/santé. Ce sont des éléments discriminatoires. On n’a pas à vous demander

Si vous prenez des médicaments ou si vous prévoyez de tomber enceinte ou vous dire « c’est joli votre nom, ça vient d’où ? ». Même présenté sur un ton blagueur. Et si vous avez des pb de santé, vous êtes libres d’en parler (ou pas) et que l’employeur n’a pas à vous y pousser

Autre #redflag : le recruteur remet en cause votre diplôme ou vos expériences en raison du lieu où vous les avez obtenu (par ex: on critique votre diplôme que vous avez eu dans une fac de banlieue ou en province) Autre redflag:Il semble découvrir votre cv pendant l’entretien.

Une partie de l’entretien est consacrée à critiquer votre prédécesseur. On peut être amer lorsqu’une personne nous quitte mais ça ne regarde pas le ou la candidat.e Si on critique un inconnu devant vous, dites vous qu’on sera très à l’aise pour le faire aussi sur vous

On vous donne une réponse positive trop vite. Alors certes, ça peut être enthousiasmant, mais si vous avez une réponse positive dans l’heure suivant l’entretien, ça veut très probablement dire que l’employeur est désespéré de combler le poste (et qu’il y a une bonne raison à ça)

#redflag lors de l’entretien, on vous annonce que vous passez un entretien pour un poste différent de celui auquel vous aviez postulé (finalement, ce sera le poste à 1h de route, ce sera pas un temps plein, ce sera…)

Super #redflag le recruteur n’est pas capable de vous dire en quoi vos missions vont consister. Il bafouille ou il dit que ce sera la responsabilité d’un.e autre de vous les communiquer

Ou au contraire, il vous présente un projet comme étant fini alors que ce n’est pas le cas

Pensez toujours en amont à consulter les pages internet et profils de l’endroit ou vous postulez avant l’entretien. Si vous voyez que la même offre est postée régulièrement, c’est un #redflag.

Autre redflag (exemple vécu) : on vous présente une rémunération puis on vous annonce que ce ne sera pas celle que vous toucherez dans un 1er temps car il faut d’abord avoir tant d’ancienneté/avoir rempli telle condition etc.

#redflag, on vous parle de déborder sur votre temps perso pour le travail. Ça peut être dit franco lors de l’entretien ou amener plus subtilement (par ex: seriez vous prêt à aider un collègue débordé ?).

Vous abordez le fait que pour des raisons de santé vous aurez besoin de tel ou tel aménagement et on vous annonce que ça va être un problème = #redflag et discrimination. C’est une des obligations de l’employeur d’adapter le poste s’il vous recrute

Tout comme c’est de sa responsabilité de vous former s’il vous engage à un poste nécessitant d’avoir des habilitations spécifiques (par ex: habilitation électrique)

Attention aussi à tout ce qui relève du salariat déguisé. Je le dis car j’ai vu ça se développer dans le médico-social en France. Par ex: on vous propose de réaliser votre activité (psycho/ergothérapeute/éduc/etc) dans la structure MAIS avec un statut d’auto-entrepreneur

Attention, c’est du salariat déguisé si vous avez une relation de subordination avec l’employeur. Ça se reconnaît notamment au fait qu’il puisse vous sanctionner en cas de faute ou manquement. Autres indices : le travail que vous faites chez lui ne vous permet pas d’avoir une

Autre activité. Par ex : il vous demande de bosser à 80% chez lui en tant qu’auto-entrepreneur. C’est clairement faire de lui votre client principal et donc ça devient du salariat déguisé

Autres indices : il vous fourni votre matériel de travail, vous devez bosser dans ses locaux et recevoir ses usagers.

Pour les agents de la fonction publique : cotre résidence administrative ne correspond pas zu lieu d’exercice et on vous dit qu’il n’y aura pas de dédommagements pour les frais de transport #redflag

Après, il y a aussi tous les signaux comportementaux qui vous montrent que la personne n’est pas à l’aise avec le discours qu’elle vous tient (par ex : vous assure un truc mais ne vous regarde pas dans les yeux ; s’il y a 2 personnes dans les recruteurs et que vous voyez que l’un

D’eux a une attitude fuyante ou regarde anxieusement l’autre ou semble découvrir ce que l’autre vous présente comme une certitude) tout ça signifie #redflag

Voilà les premiers éléments. La liste est bien sûre non exhaustive donc n’hésitez pas à compléter

Ah j’allais oublier: lisez la presse concernant la boîte. Si vous voyez qu’on a tendance à promouvoir des personnes connues (voire condamnées) pour des faits de harcèlement, passez votre chemin. Pour 1 connu, vous aurez 10 qui agissent à l’identique dans l’ombre

Le discours « On est une entreprise familiale »-> rappelez vous que beaucoup de familles sont dysfonctionnelles

A propos de famille, vous postulez dans une entreprise familiale, sur le papier, votre supérieur est X mais on vous oblige à agir selon les ordres de quelqu’un d’autre (par ex: le père de X officiellement retraité) #redflag

Un dernier exemple perso. Jeune diplômée, j’avais postulée dans une asso très médiatique. Ils m’avaient demandée de faire 15 jours de stage (donc pas payés) avant de décider s’ils m’embaucheraient. Les ami.e.s la période d’essai sert justement à ça !

La période d’essai n’est pas obligatoire mais elle est largement pratiquée. Sa durée est définie selon la durée de votre contrat et le poste occupé. Si vous voyez une période d’essai d’une durée inhabituelle (par ex très courte) #redflag

Autre gros #redflag : on vous fournit un mail professionnel MAIS on vous impose un mot de passe et on vous dit qu’il est interdit de le changer


TDAH : Historique et définition

Octobre est le mois de prévention du TDAH (ADHD Awareness Month). Sensible depuis toujours aux TND, je découvre depuis peu le TDAH et autres troubles neurodéveloppementaux. Je vais profiter de ce mois pour en parler et vous proposer un peu de contenu. Commençons par une courte introduction.

Octobre est le mois de prévention du TDAH (ADHD Awareness Month). Sensible depuis toujours aux TND, je découvre depuis peu le TDAH et autres troubles neurodéveloppementaux. Je vais profiter de ce mois pour en parler et vous proposer un peu de contenu. Commençons par une courte introduction.

Que signifie TDAH ?

TDAH est un acronyme qui signifie Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. L’hyperactivité peut être là ou non, mais le H reste présent dans l’acronyme. Ce trouble concerne près de 6% des enfants, et 2,5% des adultes. Ce n’est donc pas un trouble dont souffre uniquement une infime minorité de la population.

Malgré ce que peut laisser penser cette dénomination, le TDAH n’implique absolument pas une incapacité d’attention. Il s’agit d’une difficulté à réguler l’attention, dans un sens ou dans l’autre. Pour faire relativement simple, ce trouble rend plus difficile de porter son attention sur une tache qui n’apparaît pas stimulante. Malgré toute bonne volonté et tous les efforts qui peuvent être fournis, une personne avec un TDAH ne sera pas capable de se lancer dans une tâche qui n’apporte aucune récompense immédiate. Les stimulations que peuvent recevoir les différents sens sont difficilement priorisées, et l’attention de la personne est alors très facilement détournée, même si elle est très concentrée sur sa tâche en cours.

Il s’agit d’un dysfonctionnement dû à un développement neurologique différent de la norme attendue. J’aime insister qu’il s’agit là d’une norme attendue. Il n’y en effet, selon moi, aucun cerveau normal. Tous les cerveaux sont différents. Certains sont juste plus adaptés à notre société que d’autres. Les personnes souffrant de TDAH n’ont, dans notre société, pas forcément cette chance.

Nous reviendrons dessus dans les prochains billets, notamment lorsque nous parlerons des causes et des manifestations de ce trouble.

Un peu d’histoire

Derrière ce nom trompeur se cache un trouble très peu connu dont l’existence est encore trop souvent niée. Le TDAH est même souvent défini comme LE nouveau trouble à la mode.

Pourtant, la littérature scientifique mentionne des troubles aux caractéristiques similaires au TDAH depuis la fin du 18ème siècle. Ces troubles sont par exemple décrits par Melchior Adam Weikard en 1775 dans son ouvrage Der Philosophische Arzt.

S’en suivent alors de nombreuses publications scientifiques mentionnant des symptômes similaires, sans jamais nommer concrètement le TDAH.

Il faudra attendre 1987 pour voir apparaître l’acronyme THADA (Trouble d’Hyperactivité Avec Déficit d’Attention) dans le DSM-III (troisième version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Celui-ci sera peu à peu abandonné pour laisser place à l’acronyme TDAH, traduction de l’acronyme ADHD (Attention Deficit/Hyperactivité Disorder), apparu en 1994 dans le DSM-IV, qui prolonge et approfondit le DSM-III.

Certains pays ont depuis mené énormément de recherches concernant ce trouble qui est alors très bien diagnostiqué et accompagné. C’est notamment le cas du Canada, de l’Allemagne, et de nombreux autres pays. Malheureusement, en France, ces recherches n’ont pas été réalisées, et nous avons un retard considérable sur ce sujet, comme sur celui de nombreux troubles neurodéveloppementaux. C’est pour cette raison que l’on parle de nouvelle maladie à la mode, alors que celle-ci est décrite depuis plus de deux siècles.

Le TDAH, ce n’est pas qu’une définition et une histoire

Dans de prochains articles, nous mentionnerons les manifestations du TDAH, ses causes, ses conséquences, et les solutions pour en limiter les effets.

Sources :

Yet Another Craquage

Ça y est, nous y voilà de nouveau. Je craque. Encore. Mais l’avantage désormais, c’est que je sais pourquoi. L’inconvénient, c’est que je sais pourquoi.

J’ai toujours eu des phases d’hyperactivité, avec des tonnes de projets en simultané, que je menais plus ou moins à terme. Plutôt moins que plus, d’ailleurs. Ces phases étaient généralement suivies par une phase d’épuisement. Un épuisement dû à une overdose de tout : de stimulations, de stress, de pression, de consommation effrénée d’informations et de nouvelles données pour acquérir toujours plus de connaissances. Ce qu’on pourrait associer à de l’infobésité, mais nécessaire pour moi à ce moment-là. Ce besoin de rassasier mon cerveau qui en demande toujours plus, dans tous les domaines possibles et imaginables. Vous ai-je parlé de mon éternelle passion pour la nature ? De ma récente passion pour les arbres, et plus précisément tous les éléments qui le composent, de son fonctionnement, de ses méthodes de communication avec les autres arbres ? Vous ai-je dit que je me suis remis à lire, beaucoup, et de tout ? Vous ai-je dit que je réorganisais ma maison ? Que j’étais toujours plus impliqué dans l’associatif ? Que j’ai des tonnes d’articles de vulgarisation et de partage en attente sur de nombreux sujets que je ne maîtrise pas ? Des projets pour les services que j’héberge ? Des envies d’occupation avec ma famille et surtout mes enfants ? Des idées d’amélioration de notre quotidien ?

Tout ça, je peux le cumuler sans problème. Faire, mal, mais faire quand même. Être partout et nulle part à la fois, mais faire, faire, faire encore. Toujours plus malgré des journées de 24 heures seulement, et une culpabilité de ne pas y arriver.

L’avantage désormais, c’est que je sais d’où ça vient. TSA, TDA avec Hyperactivité, et tout ce qui va avec sont les raisons de ce fonctionnement. Et ça aide à accepter cet effondrement, à le reconnaître et à mettre les bonnes actions en place. Du moins partiellement.

Parce que l’inconvénient désormais, c’est que je sais d’où ça vient. Je connais les raisons de ce fonctionnement, et je sais que je ne peux rien y changer. Je suis ainsi, et il faut que je m’en accommode. Il faut que j’apprenne à mieux cerner mes limites, et me rendre compte que je vais les atteindre AVANT de les atteindre. Mais ce ne sera pas pour cette fois-ci. Cette fois-ci, j’ai encore craqué.

J’ai largement dépassé mes limites encore une fois, et je dois me rendre à l’évidence. Encore une fois, j’arrête tout, d’un coup. J’arrête tous les projets, j’efface des compte en masse, je supprime du contenu, je me calme sur mes engagements. Et je fais ce qui me plaît, même si ça déplaît parfois. Tant pis, j’en ai besoin.

Il s’agit là d’une boucle sans fin sur laquelle je n’arrive pas à avoir la main : hyperactivité -> overdose -> épuisement et lassitude -> manque d’activité (physique et cérébrale) -> ennui > hyperactivité -> …

Mais là, je fais une pause. Autant pour ce site/blog, que pour de nombreux projets. Je me fais plaisir, doucement, en me concentrant sur moi et ma famille. C’est nécessaire.

À bientôt !