Il y a fatigue et… fatigue

J’ai toujours divisé la fatigue en deux types. Il y a celle que je subis, qui m’est imposée et qui me met mal, puis il y a la fatigue que je cause par mes choix. Elle ne me met pas moins mal, mais elle apporte plein d’autres choses qui viennent compenser. Un peu.

Ce week-end, nous organisions dans mon village la Farg’à Fond, une descente de caisses à savon dont l’idée a été lancée par les Amis de Farges en 2013, concrétisée en 2022. On dirait le sud, tellement l’idée a mis du temps à se transformer en action.

Il s’agit donc là d’un gros projet porté par moins de dix personnes, aidées pour la logistique par près de 50 bénévoles, dont quelques inconnus juste intéressés par le projet. Un village entier qui prend vie d’un coup pour la mise en place d’un tel événement dont vous pouvez retrouver des photos sur le Journal de Saône-et-Loire, sur ce post Facebook ou encore celui-ci.

Ce qui n’est pas visible, par contre, ce sont les mois de préparation, souvent à raison de plusieurs heures par jour. De la logistique au réglementaire en passant par l’identité de l’association et la gestion des inscriptions, tout doit être carré et nous devons anticiper un maximum d’imprévus. Le tout, pour rappel, porté par moins de dix personnes (plutôt fantastiques ces personnes, je dois l’avouer).

Jeudi soir, vendredi et samedi ont été l’aboutissement de ces mois de travail et de réunions que doivent aussi supporter nos familles. Du stress, un peu d’énervement parfois, une indisponibilité de dernière minute, et nous voilà à quelques jours de l’événement. Peu de sommeil, une petite obsession pour la chose, et beaucoup de travail, encore. Je suis loin d’être celui qui en a fait le plus, et pourtant… Je suis fatigué. À ce moment-là je ne veux plus entendre parler de cette journée que nous préparons, tête dans le guidon, en ayant hâte que ce soit passé !

Samedi arrive enfin et c’est le grand jour. Derniers préparatifs, derniers réglages et les premiers participants arrivent. Il est neuf heures et nous avons déjà tous l’impression d’avoir couru un marathon. Ou deux pour certains. La journée se passe avec les aléas de toute manifestation, et notre rôle en tant que membres de l’association et bénévoles, c’est que rien ne soit visible. On monte, on descend, on court, on téléphone, on fait ce qu’on peut mais personne n’a rien vu. La journée est une réussite, malgré la fin pluvieuse qui vient gâcher la soirée.

De nombreux retours positifs, les visiteurs, les participants et les bénévoles ont vraiment apprécié la journée passée. Des enfants, des rires, des frayeurs… Mais une réussite pour nous, l’association, et déjà l’envie de recommencer l’année prochaine !

Maintenant, le moment est passé, et la fatigue a pris le relai. Tous épuisés lundi, nous avons repris comme nous le pouvions le chemin du travail. Mais c’est une bonne fatigue, celle qui te fait te dire : ouais, je suis au bout, mais ce n’était pas pour rien, et j’ai hâte d’y retourner ! Une fatigue oui, mais une bonne fatigue.

Du pseudonymat à une identité unique

Cette réflexion n’est pas nouvelle et m’occupe régulièrement l’esprit depuis plusieurs années : Comment gérer mes différentes identités en ligne ?

xakan est mon identité principale, également connue de mon employeur, d’une partie de ma famille et de certains proches. Aucun propos réellement engagé n’était tenu sous cette identité, et la plupart du temps ce n’étaient que pensées sans intérêt, ou boutades de qualité aléatoire et discutable.

Les autres comptes sur différents réseaux sociaux étaient, eux, bien plus engagés et peu étaient celles et ceux pouvant faire le lien entre ces comptes et xakan ou ma véritable identité.

J’ai récemment eu des discussions avec plusieurs personnes concernant l’utilisation de mon véritable nom, et ce que ça pouvait modifier concernant ma présence en ligne. Des échanges très constructifs qui ont permis d’aborder de nombreux points auxquels je n’aurais pas forcément pensé seul.

Le premier et le plus important selon moi est le fait de devoir peser chacun de mes mots car une simple recherche sur mon nom pourra les faire facilement ressortir. Je serai donc contraint de publier de façon moins impulsive et plus réfléchie, de choisir mes mots et mes propos pour n’offenser personne involontairement, et m’assurer que chaque chose sera assumée dans le futur même si mon avis peut évoluer au fil des rencontres et des événements de la vie. Je me dois alors de porter une attention particulière à ce qui doit rester du domaine du strictement privé et ce qui peut, plus ou moins facilement, être dit publiquement.

Le second argument qui m’a convaincu est la maîtrise de ce qui peut être trouvé sur moi. Au fil du temps, si tout se passe normalement, tout ce qui pourra être trouvé en cherchant mon nom viendra de moi. Ce sera donc assumé auprès de tout le monde.

Enfin, troisième et dernier point, mais pas des moindres : assumer. Assumer ce qui ne devrait pas être considéré comme honteux. La normalisation de ce qu’on appelle habituellement » différences », et ne plus avoir à se cacher derrière un pseudo parce qu’on ne rentre pas strictement dans les normes de la société de laquelle nous vivons.

To be continued…

Mon premier livre

C’est en écoutant le podcast mentionné dans le tweet ci-dessus que j’ai pensé à ce petit billet, non sans une certaine nostalgie. Les invités mentionnent à tour de rôle le premier livre qu’ils ont lu, et j’ai immédiatement replongé en enfance.

J’avais 4 ou 5 ans, et je passais mes soirées dans le lit de mes parents, avec ma mère, avant d’aller me coucher dans le mien. C’est à cet âge-là que je lui ai demandé de m’apprendre à lire. Ce qu’elle a fait. Je pense qu’il s’agit d’un de mes tout premiers souvenirs.

Patiemment, un peu chaque soir, ma mère m’apprenait à lire, avec la même méthode que l’école allait employer plus tard. C’est peut-être un détail, mais je pense que ça a son importance, ça offre une certaine cohérence dans le processus.

J’ai donc appris à lire à l’âge de 4 ou 5 ans, grâce à la patience de celle qui m’a donné la vie. Quel livre ? Crin blanc de René Guillot. Il s’agit de l’histoire d’un enfant, fils de pécheur en Camargue, et d’un cheval entre lesquels se lie une amitié, le premier cherchant à préserver le second de l’Homme. Ce n’est peut-être pas le plus simple pour apprendre à lire, mais d’après mes souvenirs, la couverture m’obsédait tellement que je n’ai pas laissé le choix à ma mère. Et je n’ai aucun regret en voyant les souvenirs (certainement biaisés mais peu importe) que ces moments m’ont laissés.

J’ai toujours ce livre, usé, tâché, mais toujours là, plus ou moins à portée de main. Une madeleine de Proust dont je ne suis pas près de me débarrasser.

Aujourd’hui, c’est notre tour d’apprendre à Numéro 1 à lire au même âge, puisque c’est une demande de sa part, et je me rappelle, j’apprécie, je savoure ces moments, trop peu nombreux à mon goût. Quel bonheur !

Et vous, c’était quoi votre premier livre ?

Les derniers passagers

Perdu en forêt, un orage éclate et vous devez vite vous réfugier. Un vieux bus se présente alors devant vous. Ce sera un abri parfait pour la nuit ! Seulement, une fois à l’intérieur, les portes se referment et le système pneumatique semble cassé. Impossible de sortir !

Dans une ambiance de bus scolaire de notre enfance (du moins pour moi et ma trentaine), une odeur authentique de poussière, et des équipements typiques des années 80-90 (jusqu’à la Mega Drive !), il faudra bien trouver une solution pour sortir de ce bus abandonné.

Prisonniers d’un vrai bus, vous aurez une heure pour trouver un moyen de vous échapper en jouant avec l’environnement et les technologies plutôt rustiques qui vous seront proposées, ainsi que quelques mécanismes plutôt bien imaginés ! Le tout se fait dasn une ambiance bien construite et dans un décor à la fois épuré et complet. Un excellent moment à passer sur les deux niveaux du bus, dans un travail de logique et de collaboration.

Sortie réussie en 50 minutes chrono ! Nous l’avons fait en couple (sans divorcer), et je ne peux que vous recommander, si vous passez du côté d’Orange, de prendre un moment pour ne pas être les derniers passagers de ce bus.

Simple précision pour ne pas gâcher votre plaisir : n’y allez pas trop nombreux en même temps pour ne pas vous marcher dessus. De mon avis, quatre est un maximum à ne vraiment pas dépasser. Deux, c’était parfait !

Pour plus d’informations, et pour réserver en ligne, tout est disponible sur le site d’Ultime Evasion.

On aurait dû…

Aujourd’hui, on aurait dû fêter tes 34 ans. Aujourd’hui on aurait dû se retrouver, parce que j’imagine que c’est une habitude qu’on aurait gardée, de fêter ton anniversaire.

Aujourd’hui, ton anniversaire aurait peut-être eu une saveur particulière. La saveur d’un certain partage et d’un nouveau départ, la saveur de deux vies qui ont bien évolué depuis tout ce temps, la saveur de deux amis qui trinquent à cette amitié, et à une belle suite qui nous attend.

Aujourd’hui j’en suis certain, tu es la seule à qui je n’aurais pas pu en cacher autant pendant toutes ces années et qui m’aurait empêché d’en arriver là. Je sais que tu m’aurais démasqué, et poussé à me secouer, et plus vite que ça. Oh tu en passais du temps à rigoler à toutes nos conneries, et surtout aux tiennes. Mais tu savais aussi remettre les pendules à l’heure comme on dit. Une amitié vraie, une amitié rare, un amitié précieuse. Toi, parce que tu étais qui tu étais, tu aurais vu, tu aurais su. Toi, si tu avais été là, je t’aurais peut-être confié plus de choses que ce que j’ai pu confier aux autres, comme tu m’en as aussi beaucoup confiées à une époque. Et pourtant, c’est parti de rien tout ça. Comme souvent.

Je pense souvent à toi, et à tout ce condensé de moments joyeux, vrais, sincères et uniques que tu m’as permis de vivre…

Aujourd’hui, c’est ton anniversaire, et parce que la vie en a décidé autrement il y a un peu plus de dix ans déjà (et je ne veux toujours pas le croire), il a une saveur très spéciale.

Aujourd’hui, encore plus que les autres années tu me manques. Égoïstement. J’aurais eu besoin de toi. J’ai besoin de toi…