Octobre est le mois de prévention du TDAH (ADHD Awareness Month). Sensible depuis toujours aux TND, je découvre depuis peu le TDAH et autres troubles neurodéveloppementaux. Je vais profiter de ce mois pour en parler et vous proposer un peu de contenu. Commençons par une courte introduction.
Que signifie TDAH ?
TDAH est un acronyme qui signifie Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. L’hyperactivité peut être là ou non, mais le H reste présent dans l’acronyme. Ce trouble concerne près de 6% des enfants, et 2,5% des adultes. Ce n’est donc pas un trouble dont souffre uniquement une infime minorité de la population.
Malgré ce que peut laisser penser cette dénomination, le TDAH n’implique absolument pas une incapacité d’attention. Il s’agit d’une difficulté à réguler l’attention, dans un sens ou dans l’autre. Pour faire relativement simple, ce trouble rend plus difficile de porter son attention sur une tache qui n’apparaît pas stimulante. Malgré toute bonne volonté et tous les efforts qui peuvent être fournis, une personne avec un TDAH ne sera pas capable de se lancer dans une tâche qui n’apporte aucune récompense immédiate. Les stimulations que peuvent recevoir les différents sens sont difficilement priorisées, et l’attention de la personne est alors très facilement détournée, même si elle est très concentrée sur sa tâche en cours.
Il s’agit d’un dysfonctionnement dû à un développement neurologique différent de la norme attendue. J’aime insister qu’il s’agit là d’une norme attendue. Il n’y en effet, selon moi, aucun cerveau normal. Tous les cerveaux sont différents. Certains sont juste plus adaptés à notre société que d’autres. Les personnes souffrant de TDAH n’ont, dans notre société, pas forcément cette chance.
Nous reviendrons dessus dans les prochains billets, notamment lorsque nous parlerons des causes et des manifestations de ce trouble.
Un peu d’histoire
Derrière ce nom trompeur se cache un trouble très peu connu dont l’existence est encore trop souvent niée. Le TDAH est même souvent défini comme LE nouveau trouble à la mode.
Pourtant, la littérature scientifique mentionne des troubles aux caractéristiques similaires au TDAH depuis la fin du 18ème siècle. Ces troubles sont par exemple décrits par Melchior Adam Weikard en 1775 dans son ouvrage Der Philosophische Arzt.
S’en suivent alors de nombreuses publications scientifiques mentionnant des symptômes similaires, sans jamais nommer concrètement le TDAH.
Il faudra attendre 1987 pour voir apparaître l’acronyme THADA (Trouble d’Hyperactivité Avec Déficit d’Attention) dans le DSM-III (troisième version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Celui-ci sera peu à peu abandonné pour laisser place à l’acronyme TDAH, traduction de l’acronyme ADHD (Attention Deficit/Hyperactivité Disorder), apparu en 1994 dans le DSM-IV, qui prolonge et approfondit le DSM-III.
Certains pays ont depuis mené énormément de recherches concernant ce trouble qui est alors très bien diagnostiqué et accompagné. C’est notamment le cas du Canada, de l’Allemagne, et de nombreux autres pays. Malheureusement, en France, ces recherches n’ont pas été réalisées, et nous avons un retard considérable sur ce sujet, comme sur celui de nombreux troubles neurodéveloppementaux. C’est pour cette raison que l’on parle de nouvelle maladie à la mode, alors que celle-ci est décrite depuis plus de deux siècles.
Le TDAH, ce n’est pas qu’une définition et une histoire
Dans de prochains articles, nous mentionnerons les manifestations du TDAH, ses causes, ses conséquences, et les solutions pour en limiter les effets.
Sources :
- L’histoire du TDAH, TDAH France HyperSupers
- The World Federation of ADHD International Consensus Statement (Déclaration de consensus international de la Fédération mondiale du Trouble Déficit d’Attention / Hyperactivité)